Peu à peu, la chaleur entoure mes doigts gourds, les ranime ; je me rapproche un peu plus encore du poêle, grelotant de tous mes membres.
Avec lenteur, j'ôte mes mitaines et les pose dessus afin de les sécher avant de les remettre pour sortir.
Ma cape est lourde sur mes épaules, lourde et trempée, comme la plupart de mes habits.
Je devrais ôter cette cape informe qui cache mon corps et qui, à présent, l'engourdit ; mais je n'ose pas, même s'il n'y a que peu de monde ici.
Les habitudes, même les mauvaises, ont la vie dure.
J'entends encore la voix de mon maître, m'appelant le Muet, me prenant en tout pour un homme, m'habillant comme tel.
Ou alors, les coups.
Que choisir ?
Rester une femme, s'afficher en tant que tel, et prendre des coups ; ou bien se cacher, cacher ce corps, faire semblant d'être ce que je ne suis pas, et apprendre à devenir plus forte.
Le choix était facile.
Alors tant pis, je conserve ma cape, je continue de greloter.
De toute façon, je vais bientôt devoir sortir à nouveau, marcher encore dans la neige, qui tombe encore d'après ce que je vois à travers la fenêtre.