Un moment j'ai espéré que les bruits de pas que j'entendais étaient ceux d'un de ces Démons, et que je n'aurais pas besoin de me lever, de quitter, même pour quelques instants, mon amour. Sans quitter son visage, j'ai tendu l'oreille, j'ai écouté la cadence du pas ; j'ai appris à reconnaitre le leur. Rien que dans leur façon de marcher lorsqu'ils arrivent à la porte je ressens toute leur morgue, toute leur hautaine assurance.
Mais là, non... Ce n'était pas ça, pas encore sûrement.
Je ne bouge pas, mes yeux ne se sont pas détournés du visage de ma bien aimée, mais ils ne la voient plus à présent, tant je suis concentré sur le nouvel arrivant. Un sourire amusé étire mes lèvres en entendant le bruit sourd de sa personne contre la porte.
Si pressé de la passer ? Mais il faudra attendre.
Sa voix, bien qu'elle ne soit qu'un murmure, me parvient ; une femme, allons bon.
Ma main effleure l'épaule de mon lys doré, recroquevillée sur elle -même, et en elle-même. Comme je la comprends, et comme j'aimerais faire de même, mais je ne peux...
Et maintenant demande-t-elle ?
Maintenant, elle, elle a le choix. Ce choix qu'on nous à ôté, à mon lys doré et à moi. Elle, elle peut repartir, je la laisserais faire, personne n'en saura rien... Ou alors, elle peut essayer de passer.
Je ne me rendais pas compte, avant, à quel point cette capacité de choisir était précieuse. Aujourd'hui, j'ai l'éternité pour y penser.
Alors, lentement, je déploie ma carcasse, je pose un dernier regard sur ma douce, sur son corps replié sur lui-même auprès duquel j'aimerais rester. Je me lève, et fait quelques pas dans la direction de la nouvelle venue.
Et je reprends mon rôle de gardien...
-Peut-on savoir ce qui amène un être tel que toi en ce lieu ?