Les tambours résonnent! L'Escorte ne sera que souvenir!

L’atmosphère est lourde…Cette soirée s’annonce sanglante!

Le bruit des armures qui s’entrechoquent, les cris qui s’engouffrent dans les plaines, le dragon pourpre qui envahit les cieux, le sang qui s’accumule sur les pavés, le cor qui résonne dans vos poitrines, les Enfers ne sont pas loin!

Le rythme est donné! Hadès parle, les généraux ordonnent, les soldats suivent, et les cadavres s’entassent. La marche commence sur des mélodies pourpres et noires que seuls les Enfers connaissent.

La marche est triomphale, le nombre impressionnant, la mobilisation hallucinante, les fanions évoquent la Gloire de l’Empire, les cors hurlent la terreur, les épées frappent avec acharnement les chairs, les marteaux brisent les os, les mots de pouvoir arrachent les cerveaux... La faucheuse emporte, torture, et emprisonne les âmes! Qui viendra l’arrêter?

Personne…

Personne sur les remparts, personne devant les portes, personne n’est présent, personne n’avait encore vu armée aussi grande, personne… personne ne viendra!
Le courage vient de leur tomber dans les parties! La forteresse n’est plus très loin à présent…

Les portes sont closes, les fuyards se sont réfugiés… Les portes sont closes, les trouillards se mettent à prier… Les portes sont closes, les chiens lavent leurs péchés… Les portes sont closes, la transpiration coule à grosses gouttes… Les portes sont closes, la peur, encore la peur… Les portes sont closes mais elles ne tiendront plus longtemps…

Le bruit de la catapulte agite leurs cœurs de pucelles. Les hurlements de rage et de haine font vibrer leurs corps de nouveau-nés. Les armes tranchent, coupent, démontent, et défoncent. Personne ne viendra! Personne ne peut rivaliser!

Les cris de peur, de pitié s’envolent dans les méandres d’un ciel dominé par le vol des corbeaux. La mort n’est pas loin, ils le sentent. La forteresse craque, fissure, s’affaisse, plie, elle souffre! Il ne lui reste que peu de temps, ils le savent et les rats sont prêts à prendre la fuite à la moindre occasion.

Les généraux hurlent, les soldats s’acharnent, les armes s’usent, se couvrent de sang… Elle n’est pas encore tombée? Non, la folie vient de tuer! Un seul soldat rentrant de chasse, peut être, vint de faire ses adieux pour l’amour de sa patrie, pour l’amour de ses camarades… Il était seul… Brave homme, mais sa stupidité vient de l’emporter dans les profondeurs du Tartare.

L’Armée reprend son carnage, l’Armée frappe, démolit, arrache, émiette, éparpille, la tente ne tient plus, la poussière envahit les lieux, les trésors pleuvent, et les fuyards s’évadent, enfin… Les têtes et les corps viennent de se séparer pour pratiquement la totalité des hérétiques qui se trouvaient dans cette cachette de fortune. Seul, un rodeur s’est enfui sans demander son reste. L’Armée avait donc une faille, mais personne, hormis ce rodeur, n’a pu l’exploiter, la mort fut rapide!

Après quelques minutes, les tambours se turent, les plaines se calmèrent… Seul, le bruit des becs de corbeau bataillant sur les os fracassés faisait encore écho sur les terres ensanglantées… Les Gardiens ont dépouillé, massacré et humilié, lavant, ainsi, la défaite d’Hadès d’il y a quelques lunes.

La guerre n’est pas finie pour autant! Les tambours résonnent, déjà, dans les profondeurs du monde...