[Refusé]Une flamme sur l'horizon

Un matin on ne peut plus banal, sur les terres emergeantes du monde aquatique. Karka se levait au rythme du soleil, pour suivre son entraînement quotidien sur les plages de sable fin.
Il suivait l'enseignement de sa famille adoptive, et plus particulièrement de son "frère" aîné, au maniment de l'épée.

Mais ce matin n'allait pas rester aussi banal qu'il ne le laissait paraître. Surtout lorsque l'horizon perdait de son bleu clair, au profit d'une flamme d'un rouge ardent et incisif.
Etonné de cette vision, il en demanda des explications.

_Euh...qu'est ce que c'est que ça ?!?

Un sourire léger se dessina alors sur le visage de son frère.

_Je savais qu'un jour tu la verrais...Ceci montre que tu es fin près pour des combats plus acharnés que de simples bestiaux parcourant nos terres. Mais tu dois trouver des compagnons qui t'aideront sur le champ.
Vas, tant que cette lueur t'éclaie, elle te guidera.

Et c'est sans attendre qu'il se mit en route, laissant le soin à son frangin d'annoncer la nouvelle aux parents adoptifs.
Son voyage se passait plutôt bien, sans embuche majeure,le guerrier se laissant guider par la lueur, ainsi que son instinct.
Il atterit alors devant une immense porte. Aucun autre chemin...mais après tout, c'était surement son destin qui l'avait mené ici.

Il frappa donc lourdement, et attendit que celle-ci daigne s'ouvrir, curieux de qui pourrait bien se trouver derrière.

Réveillé en sursaut, le Juge descendit une par une toutes les marches qui le séparait de la Porte. Arrivé là, il se projeta de l'autre côté, et atterrit derrière Karka.

"Salutations, jeune Karka. Une famille, tu dis chercher ? Mais as-tu vraiment idée de ce que nous sommes ? De ce que nous incarnons ?"

Il se rapproche de Karka.

"Dis le, jeune Karka. Quelles sont nos ambitions ? "

Il est juste à côté, à présent. Sa voix n'est plus qu'un souffle, inaudible pour les autres.

"As-tu peur de la mort ? Car je puis t'assurer que c'est ce que tu trouveras, en nous rejoignant. Les Gueux qui pourrissent les terres des éléments sont jaloux de notre suprématie, de notre magnificence. Ils nous traquent, s'acharnent sur nous.

Veux -tu faire de ceci ta vie ?"

Il n'avait vu personne, la porte ne s'était pas ouverte, pourtant une voix lui parvenait de son dos. Tout d'abord surpris, il reprit ses esprits, gardant son calme, la main proche de son épée, prêt à s'en servir si le besoin s'en fait sentir.
Il répondit de façon sure aux questions de ce sombre personnage qui se tenait maintenant près de lui.

Une famille, j'en ai déjà une. Je cherche surtout des compagnons d'armes, braves et fidèles, comme je puis l'être pour les autres.
La mort ne me fait pas peur, car elle accompagne mon épée à chaque instant.
Et si ma vie doit se rallier à la mort, mes coups n'en seront que plus puissants!

Comme a son habitude Médolie observait les nouveaux venus depuis l'obscurité, un de ses seuls passe-temps

Ses yeux experts percevaient aussi bien le Juge, que l'expression singulière sur le visage de l'étranger

Le temps d'un sourire chargé de nostalgie, elle parla d'une voix forte depuis son coin sombre

Je sens d'içi ton odeur iodé, jeune guerrier. Pourquoi un acqueux tiendrait a rejoindre l'Empire Infernal ?
Cependant ta réponse me plait, Mach Gulam en conviendra.
Il ommet pourtant un point non négligable...
Elle se rapprocha de lui, se dévoilant peu à peu et continua:

Ne dit-on pas: "L'Enfer, c'est les autres" ?
Que penseront les gens que tu cottoies tous les jours, ces gens avec qui tu parles, et peut-être aussi te bats..?

Au-delà de la Mort, que penses-tu du fait d'être rejetté, ou pris pour un traitre ?

Elle se tut soudainement, posant sa main sur son épaule a présent, sa réponse témoignerait de sa maturité

Une autre voix émergea de l'obscurité. Il devait être entouré de plusieurs habitants de cet endroit, chacun voulant savoir ses intentions et ses pensées. Mais sans se paniquer, il répondrait aux questions les unes après les autres.

Pourquoi je tiendrais à vous rejoindre?
Tout simplement parce que ceci semble être mon destin. J'ai aussi eu vent de vos exploits de combattants, et me battre à vos côtés pourrait surement faire évaporer nombre d'imperfections qui polluent encore mon maniement de l'épée.

Pour ce qui est du ressentiment des autres, je dois avouer que seul le jugement de ma famille adoptive m'importe, et je sais déjà que quelque soit mon choix, ils ne m'en voudront pas, cela me suffit amplement.

L’arrivé du nouvel arrivant était parvenu aux oreilles de l’empereur. Déjà un juge et un démon étaient sur les lieux afin de l’analyser. Après plusieurs heures, Aioros décida de s’y rendre afin de voir par lui-même le postulant et de pouvoir le juger.
L’arcade était plutôt calme, il écoutait la discutions entre les protagonistes afin de percer les forces et faiblesses de la recrue.
Une fois qu’il estimait en savoir assez, il sortit de la pénombre.

« Bienvenue aux Enfers Karka, je suppose que tu sais qui je suis… »

Le guerrier détourna le regard de ses deux hôtes pour les porter sur le nécromant qui venait de faire irruption.

« Avant que nous décidions de ton sort, il faudrait que tu saches une chose.
Ta famille dont tu parles tant, auquel tu as l’air d’être si attaché, sache qu’une fois parmi nous tu devras l’oublier…
Nous ne créons aucun lien sentimentale de n’importe quelle ordre avec l’extérieur, si tu veux être réellement un Enfers comme ton destin à l’air de t’y pousser, il faudra que tu admettes que nous serons ta seul famille en ce bas monde ou ailleurs Karka »

L’empereur fixait toujours le guerrier droit dans les yeux, si une hésitation lui traversait la tête ne serait ce qu’une seul seconde il le verrait, et comme n’importe qu’elle combattant Enfériens il devra être sûr et dévoué à sa nation.
Il n’y a pas de place pour le doute ou pour le regret ici, il devra l’apprendre car une fois entré on ne retourne plus en arrière…

« Alors Karka j’attends une réponse, as-tu fais le bon choix ? »

L'arrivée du nécromant n'était pas passé inaperçue, et le guerrier fixait à présent ce dernier.
Son allure ne laissait pas de doute possible sur son identité.

Et bien, vous devez surement être le maître de ces lieux, le grand empereur des enfers.

Les dires qui suivirent auraient pu créer le doute dans le coeur de Karka, mais il savait ce qu'il devait répondre, si jamais on lui posait un jour ce choix, et ce jour était arrivé.

Ma réponse...je ne suis pas prêt à abandonner mes proches, car ils sont ma force. Si je m'éloigne d'eux en terme de sentiments, je sais que je ne serais jamais au mieux de ma forme. Le doute ne s'empare pas de moi lors d'un combat, mais il n'y a jamais que 3 personnes que je ne pourrais pas toucher.
Le regret ne s'emparerait de mon âme que si je les oubliais, à la faveur de la puissance.

La détermination du guerrier à suivre ses convictions pouvait se ressentir dans son regard. Il espèrait alors que l'empereur la ressente, et l'accepte. Si cela devait en être autrement, il rebrousserait chemin, sans aucun regret car il aurait suivit ce que son coeur lui dicte jour après jour.

Le garde impérial fit a son tour irruption dans la pièce de son air hautain habituel. Il avait suivit toute la discution mais n'avait pas cru utile de prendre la parole jusque la...

Si ce ne sont que 3 personnes, je pense que ca ne devrais pas poser trop de problèmes...Mais sache que si toi tu ne le fait pas, nous le ferons a ta place.
Personnelement il y a une personne sur qui je n'oserais jamais lever la main, mais je garde ca pour la suite...Nous ne sommes pas la pour parler de ca.

Raizen avait avoué, il s'était mit au meme niveau que le nouvel arrivant en espérant secretement que cela produirait le déclic chez l'Empereur.

L'empereur ne se raidit pas, il garde la poigne ferme.
Il entend les paroles de son garde impérial, il l'écoute toutefois il a un mauvais pressentiment quant à cette recrue.

"Je suis désolé Karka mais les démons qui combattent pour nous ne doivent avoir aucun sentiment de quelle nature qu'il soit, un guerrier qui hésite est un guerrier mort et nous ne recrutons que les âmes surs d'elles qui ne fléchissent pas que ça soit au combat ou dans leur esprit.
Je crois sincèrement que tu feras un bon guerrier, mais malheureusement tu n'as pas le profil d'un démon Karka, ta famille est là quelque part, je te souhaite de la trouver, tu as encore du chemin à faire."

Aioros ayant rendu son verdict adressa un dernier signe de tête envers le guerrier ainsi qu’à son garde impérial puis repartit vers les bâtiments qui dominait la colline non loin de l'Arcade.

Le verdict était tombé, Karka ne ferait donc pas partie des Enfers.

Il comprenait cependant la réaction du maître de ces lieux, et n'avait aucune rancoeur quant à ce jugement.

Le guerrier salua alors ceux qui l'avaient accueillit de façon pacifique, en sachant que la prochaine rencontre avec eux le serait surement moins, mais sans aucune animosité envers eux. Au contraire, son honneur ne pourrait qu'en être comblé.

Très bien, j'accepte votre jugement.
Bonne continuation à vous, gardiens des Enfers, merci quand même de votre écoute et de votre accueil.
Peut-être nous recroiserons nous sous d'autres motivations.

Après ces derniers mots et un dernier salut, il tourna les talons, et repartit vers son pays d'origine, où les embruns marins accompagnent les brises venant du large.

» Le Souffle et la Flamme sombre