La raison d'une absence!

La route des enfers est facile à suivre, on y va les yeux fermés mais peut-on en sortir aussi facilement?

Toutes les âmes, que j’ai put corrompre dans mes colères et mes divers plans satyriques, m’ont rattrapées d’un seul et unique coup. La raison a quittée mon corps de sage et de démon, elle m’a trahit!

La cendre de ces terres essaye de retenir mes pas, les flammes guident mes mouvements à travers les Champs, ma silhouette vogue sur les crépitements de la lave en fusion. Les portes sont proches, les portes de l'infini se rapprochent de mes mains fines et douces. Je m’en vais, je quitte l’effroi et la sueur, les cris et les pleurs d’un monde de peur…

L’envie de quitter l'Enfer ne m’était pourtant pas pressant, mais la corruption de mes pensées par une certaine force ne me fit pas douter. Mes pas sont décidés et droits ne laissant pas le moindre doute dans mon esprit. Mon corbeau regarde et examine ma cadence. Il veut rester et restera parmi les morts et l’activité sanglante des démons.
Moi je m’en vais…

Les âmes des défunts sont-elles capables de nous pervertir et de nous tirer vers la lumière?

Une douleur se prononce qui me fait perdre le pas. Voilà que mon corps s’incline pour la seconde fois. Devant mon seigneur Hadès fut la première et maintenant devant cette ombre fut la seconde…

Le hall est vide! Personne, hormis un courant d’air chaud montant des fournaises! Les fresques de l’entrée rougissent, et commencent même à s’imposer devant moi! Une présence vient d’apparaître…

Les anciens!

Le vent change brusquement! Il se met à tournoyer autour de mes restes! Le vent me brule, me fait bouillir de l’intérieur! La marque des ténèbres emporte ma main dans un hurlement de douleur et les mots résonnent dans ma cervelle chaude alors que les fresques dessine mon passé. Je suis jugé!

« La marque ne te laissera partir!
Brûle Rhadamanthe!
Brûle ta chair et tes os!
Brûle tes pensées!
Brûle ton âme! »

Tête basse, le regard douloureux mais résistant, mon corps faibli avec peu d’espoir de survivre. Les mots résonnent, résonnent, encore et encore me faisant perdre le reste de mes sens. Une goutte d’eau salée coule lentement sur mon visage d'ange. Elle mourru aussitôt…

Voici donc ma destinée? Mourir de mes propres convictions?

Les murs bougent et m’écrasent! Les couleurs me sont différentes, les fresques brûlent avec plus d’intensité. La douleur augmente elle aussi et mes membres sont sur le point de lâché prise avec le peu de vie qui me reste. Mais les mots changent…

« Ô Hadès peut guérir!
Le passé, seul, est ton problème!
Tu ne dois faiblir!
Pas de place pour les faibles!
L’ombre doit être chassée pour esperer un retour!»

L’ombre? Elle s’est dissoute! Elle, qui couvrait mes pas depuis mon repère, vient de partir ou s’est dissimulée...en moi! La raison me revient avec la douleur, peut être un peu trop tard. Les mots et les hurlements de douleur me sortent sans retenu aucune alors que les mots s’envolent de nouveau.

« La porte de ton inconscient vient de s’ouvrir!
Tu n'es plus le même depuis quelques temps!
Ton savoir a dut mal à servir les convictions d'Hadès!»

Mon corps, mes pensées, mes idéaux se battent en moi. Contre quoi?
Une chose vient de se produire. Une partie de moi la redoutait et l’autre partie l’espérait!

« Il est à présent en toi comme toi tu étais en lui!
Oubli le et tu pourras revenir!
Dans l’autre cas, tu mourras!
Alors efface ton passé, efface…

Legolas! »

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« Le passé appartient au passé. Il ne doit pas jeter son ombre douloureuse sur le présent, mais parfois, on ne peut l’en empêcher! »

Mon corps brûle, la souffrance m’enlève, ma connaissance s’éteint! La douleur, encore la douleur! Mes membres n’en peuvent plus, mon esprit hurle la haine et la souffrance! La souffrance de mes âmes, la souffrance de mes victimes!

Elles sont mortes, mes beautés! Elles sont mortes! Elles ne sont plus que cendre et poussière à présent. Bouffées par les vers, elles ont fait leurs temps. Elles ont fait leurs chemins avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins de haine et de colère ; mais maintenant, elles me tuent!

Mes mains étaient leurs bourreaux, mon corps leurs supplices, mon esprit leurs tortures, elles ont toutes péri sous mes coups, sous mes envies! Dans la haine ou la peine, dans la douleur ou dans la douceur, elles ont coupé leurs liens avec la vie, en un instant. Elles n’existaient plus en tant que chair mais elles persistent en tant que vengeresses.

Ils ont prit possession de mon corps, de mon esprit. Les rôles sont inversés. L’Enfer est mon tortionnaire et moi, je suis seulement une âme à prendre. Ce Legolas s’est servit de mes actes passés pour me faire partir des Enfers, pour me faire punir et réapparaitre!
Les âmes ont une histoire, une seule histoire, et elles ont toutes la même fin: La mort!

Je tremble comme elles ont tremblé!
Je pleur comme elles ont pleuré!
Je brûle comme elles ont brûlé!
Elles sont mortes et moi?!

Je suis aux portes de ma plus grande compagne, la Faucheuse. Mes yeux se ferment, mon corps se fige, mes mains se détendent, la mort m’emporte doucement.

Lentement, je meurs…

« Ouvres les yeux! »

Où suis-je ?

Une prairie verte et soyeuse à perte de vue. Un champ de fleurs encercle mes pieds, l’odeur qui s’y dégage me repousse légèrement mais je ne m'enfuis pas pour autant. Un ciel bleu sans nuage, une rivière coule en contre bas de la colline, un vent humide fait s’envoler les feuilles mortes. Un paysage harmonieux que je ne peux continuer à admirer!

Où suis-je ?

Ma mémoire s’active, elle essaie de se souvenir de ce monde qui pourtant ne me rappel rien. Elle s’interroge sur l’endroit où nous sommes et pourquoi nous y sommes. La lumière, le blanc, la douceur, le calme… Les dernières paroles que j’ai pu entendre avant de m’effondrer ont-elles un quelconque rapport? J’analyse le moindre souvenir, la moindre image…Mais rien ne me vient!

Où suis-je ?

Après de longues heures passées à regarder les détails de ce monde, de vagues images me parviennent. Ce château que j’aperçois au loin, ce domaine si vaste et si tranquille, ces forets d’émeraudes et de saphirs, il n’y a plus de doute...

Je connais ce lieu…

Ma mémoire s’emballe.

Perdant la notion du temps et de l’espace, je me retrouve balayer par une foule de personne vêtu de noir…De peur, je me protège bras en avant, mais rien ne se passe, je passe à travers. Sont-ils réels, est ce un mauvais rêve?

Portant les couleurs d’un dragon blanc et levant une personne inanimée à bout de bras, ils continuent leurs progressions et se dirigent vers un autel. Pleurant, les villageois s’apitoient sur leur sort. Pendant ce temps, le fossoyeur donne un dernier coup de pelle à cette terre, ne laissant qu’un trou béant après seulement quelques minutes d'effort.
Tout le monde attend le corps...

La personne est morte!

Le corps aux cheveux d’or, le corps au visage fin…Le corps sans cœur, le corps sans vie… Le corps plongeant dans les ténèbres… C’est la fin! Il est dix pieds sous terre. Dès lors ma vision s'abandonne et me transmet une autre vision du passé? Du futur?

Je revois le château, les rivières, les forêts et puis un arbre; Au Nord Ouest de la grande forteresse. Il y abrite le tombeau du défunt. Simple et rustique, mais décoré d'or et d'argent. Était-il roi? prince?

Ma mémoire retrouve son calme.

Les images se sont arrêtées, un genou au sol, mes mains pleines de sueur m’aident à me relever, ma tête commence à reprendre de l’altitude et mes yeux observent les alentours, et... Mon cœur s’arrête!

La tombe du défunt m’apparaît clairement... ce n'est plus une illusion! Elle n'était plus aussi décorée et lustrée que dans mon "rêve" mais c'est bien elle. Je m’avance de quelques pas pour retirer la végétation qui brouille les inscriptions. L’ombre de l’arbre me rend difficile la lecture. Après quelques efforts, je peux lire la gravure assez facilement.

« Ici gît Legolas VerteFeuille, fils et prince du Royaume de Libertya »

Legolas...Legolas?! Il m'a été cité par La voix d'Hadès avant que je sombre ici!

« Aaaah »

Encore cette lumière, encore ce mal…

Où suis-je?

» Le choix de la raison, vol. 2
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