Leif

Longue avait été la marche, mais enfin, il la voyait, la Porte des Hôtes, l'entre d'Hades.
Leif se tenait droit, et malgré la fatigue, il restait figé ainsi, nul signe de faiblesse ne devait marquer son corps, non plus que son visage, devant l'anti-chambre des Enfers.

Arf, et bien, pas mauvais l'architecte, c'est classe ici, puis super beau aussi, par contre, fatiguant toutes ces marches, mais enfin, je devait venir un jour en ces lieux. Aller mon gars Leif, va falloir causer comme les types au monastère, s'agit pas de balbutier devant eux.

Le combattant acheva son cheminement, et arriva enfin face à cette porte plus qu'imposante, il ferma un court instant les yeux, prit son inspiration, et parla.

"Oh, nobles Enfers, me voici face à vous en ce jour!
Longue fut ma marche pour vous rencontrer, et je pense avoir enfin atteint la reconnaissance et l'estime nécessaire pour venir en ces lieux.
Je suis Leif, combattant en ces terres, nouvellement reconnu, pourfendeur des pires lâches comme des plus courageux.
Mes intentions envers vous en ces lieux non rien de belliqueuses, c'est pourquoi je vous prie enfin de me laisser passer le pas de votre porte."

Puis il se tut, et pensa une nouvelle fois.

Oui, c'est bien ça comme discours, j'espère qu'ils l'entendront de la même façon, j'y tient à ma chemise à fleurs.

Et il attendit que quelqu'un daigne bien lui répondre.

J'ai beau essayer.
De toutes mes forces.
Je me suis entrainé en cachette, quand elle somnolait ( dormir est un trop grand mot, ici bas).

Elle gagne toujours.
Sans doute l'intuition féminine dont tous les sages ont peur comme d'une lame acérée.
Mon Maître me l'a toujours dit. Il m'avais conseillé de fuir dans ce cas là.

Désolé Maître... je dois désobéir...
Que dirait-elle si elle me voyait courir en rond comme un gamin en me tapant sur le torse ?
Je sais bien... Mais c'est incompréhensible...
Dans toute l'histoire du Monde, aucune personne n'a autant gagné au 'pierre-feuille-ciseaux' !

Mes journées, remplies du noir de ce Hall, oscillent entre la défaite et la réflexion.
Les pires malédictions sont celles de l'esprit... vraiment.


CISEAUX ! hurlais-je en tendant mes deux doigts vers son poing serré.
Ses petits yeux malicieux me jetaient une sorte de "tu me déçois", mais son sourire affichait clairement l'habituelle "je suis vraiment meilleure que toi".

La suite de la manche fut interrompue.
Un homme criait contre la Porte.

Comme tous les autres, il pensait qu'en criant il s'adressait à tout l'Empire.
Nous ne sommes que deux ici pourtant...
Je m'occupe de celui-là, mon Amour, lui dis-je.
Et elle dut entendre quand je dis, en m'éloignant : Mais je t'éclate au bras de fer !, car j'entendis son rire faussement caché.

Malgré tout, il me réchauffe encore le coeur...


Bienvenue !
Si j'ose m'exprimer ainsi, car voici...


Je m'étais assez approché.

Heu... jolie chemise...
Je suis le Gardien de la Porte... Je dois savoir pourquoi -ou comme ils aiment à dire, comment tu oses- venir ici.

Enfin, face à lui, un des gardiens de la Porte apparut.
Il était imposant et ne semblait pas avoir d'age, du moins, Leif ne parvenait point à le deviner. Lorsqu'il parla, la remarque qu'il fit de la tenue vestimentaire du guerrier fut des plus agréable à entendre de la part d'un des gardien du monde des Enfers, puis il l'informa que son devoir était de connaitre le but de sa venue.

"Bien le bonjour cher .... gardien, veuillez m'excuser, je n'ai point l'honneur de connaitre votre nom.
Je suis ici dans le but de me présenter aux résidents de ces lieux, j'ai pu parfois en rencontrés, et eu le privilège de croiser le fer avec certains d'entre eux; ils sont reconnus, malgré leur statut maléfique, comme de valeureux combattants, et il plaisant d'apprendre à connaitre ses adversaires."

Leif espérait que son explication fut suffisante, il avait cru entendre en voyant le gardien arriver, que celui ci avait un bras en fer, et cela devait être fort utile dans le maniement des armes telles que celle qui portait. De plus, il ne semblait être seul, et devait certainement être occupé à une tache plus qu'importante pour consacrer un temps suffisamment long au combattant.
Il devait faire bonne impression, et dans une ultime parole, il devait être fou pour oser demander cela, il dit:

"Pas mal non plus l'armure, c'est du cuir?"